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La pièce de Shakespeare fait écho à notre époque, elle traite de l’argent et de l’inflation. Chez Timon, on se trouve face à des questions actuelles : le gaspillage, le crédit, la consommation, la richesse, le prix, l’abondance... Le parcours de Timon est celui d’un homme, qui en vivant au-dessus de ses moyens, croit acheter la joie, l’amitié... et le paradis avec... Au lieu de faire face à la crise, Timon reste autiste, il se voile la face et crée des mirages comme aujourd’hui nous faisons la sourde oreille dans nos pays « développés « face aux problèmes économiques. Nous continuons chaque jour de consommer d’avantage, nous agissons comme si l’illusion pouvait durer éternellement. Pour Timon le rêve est plus fort que le réel, mais peu à peu il se voit contraint d’ouvrir les yeux sur une réalité terrifiante. La pièce atteint son point crucial quand se pose la question qui nous concerne tous : que faire devant le désastre ? La trame sous-jacente de la pièce qui est la destruction du connu devient évidence. Timon, et avec lui les spectateurs, se trouvent devant l’inconnu. La ruine de Timon, son refuge dans la forêt, ses relations avec les autres personnages, le retour vainqueur d’Alcibiade sont comme des fils électriques qui créent le choc. Pour chaque spectateur, devant l’univers saccagé de Timon et devant le monde naissant d’Alcibiade, une question essentielle se pose : qu’est ce qui est à détruire ? Qu’est ce qui est à sauver ? Bien sûr, Shakespeare ne fournit pas la réponse.